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Construire un avenir résilient au Luxembourg

Notre pays comme le reste du monde est à la croisée des chemins, il nous apparaît pertinent d’enfin faire le bilan de décennies d’un libéralisme dogmatique qui met en péril – à court terme – notre économie et plus globalement nos modes de vie.

Le club de Rome, les rapports Meadows, l’appel des 1500 scientifiques, sont autant de rappels à notre devoir de prendre en compte, en tant que société, les limites physiques de notre environnement. Il nous appartient de cultiver notre résilience, c’est-à-dire notre capacité à résister et à nous adapter à des chocs externes (changement climatique, hausse du prix de l’énergie, appauvrissement des sols, crises économiques et migratoires).

Nous nous félicitons du fait que notre pays comptera parmi ceux qui vont respecter leurs engagements Kyoto pour 2020, mais cela n’est pas suffisant. Le Luxembourg aura montré qu’il a la capacité de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Il est à présent temps de nous préparer au monde de demain.  Les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, l’écomobilité ou le tourisme éco-responsable sont autant de sources d’emplois qualifiés et de valeur ajoutée où nous nous devons d’être pionniers.

Pour cela, il nous faut rompre radicalement avec les anciennes façons de penser. Le court-termisme ne doit plus être notre horizon. Il est temps d’inventer l’avenir, pour donner à nos contemporains l’envie de s’y projeter et ainsi couper l’herbe sous le pied des mouvements populistes qui autour de nous se réjouissent de notre immobilisme.

En tant que parti progressiste, en lien avec les acteurs de la société civile, nous nous proposons de porter avec vous un projet de société qui soit visionnaire, durable, écoresponsable, fondé sur une justice sociale non négociable, et une vision de notre avenir désengorgée d’un pessimisme qui n’est ni approprié ni constructif.

Il y va de notre responsabilité historique d’être au rendez vous en tant que nation. En synergie avec nos partenaires européens, nous nous devons de mutualiser nos efforts pour défendre nos biens communs (l’eau, l’air, l’alimentation, le vivant) ainsi que nos démocraties.

Pour cela nous nous devons d’agir à tous les échelons (local, national, international) par le biais d’aides publiques et d’une fiscalité incitative, mais aussi de politiques agricoles et industrielles renouvelées et relocalisées qui prennent en compte nos écosystèmes.

C’est aujourd’hui que nous devons nous préparer et anticiper notamment nos besoins en termes de formation et d’éducation des jeunes et des adultes aux métiers correspondant à la bifurcation écologique indispensable que nous appelons de nos vœux. C’est aujourd’hui aussi que nous devons rétablir un réseau efficace de services publics de proximité. C’est aujourd’hui enfin que l’on se doit d’amener ces questions sur la place publique et dans le débat politique, pour que l’inaction et le fatalisme soient enfin surmontés.




Critical Mass : Nous (aussi) sommes le trafic !

L’idée de la masse critique (“Critical Mass” en anglais) décrit la masse minimum pour déclencher une réaction en chaîne, mais quel est le rapport de ce terme avec l’espace public et la mobilité douce ?

Critical Mass, c’est aussi une manifestation à bicyclette dans une ville. Une Critical Mass accueille aussi tout autre moyen de transport sans moteur, comme les patins, les planches à roulettes, etc. D’habitude, la Critical Mass est organisée simultanément le dernier vendredi du mois dans plus d’une centaine de villes dans le monde.

Le mouvement a démarré à San Francisco: la première masse critique y eut lieu le 25 septembre 1992 avec une cinquantaine de participants.

« Mais, c’est quoi tout ceci? » demandaient des piétons amusés et visiblement surpris, alors qu’ une masse de cyclistes bruyants et pleins d’entrain passaient à bicyclette en chantant et en sonnant.

Différentes réponses sont évidemment possibles :

« Il s’agit de s’amuser dans la rue. »
« Il s’agit d’un mode de vie plus social. »
« Il s’agit d’affirmer notre droit à la route. »
« C’est une question de solidarité. »

La Masse critique signifie quelque chose de différent pour chaque participant_e, et bien que de nombreux concepts exprimés puissent évoquer des souvenirs de manifestations politiques passées, la Masse critique se veut avant tout une célébration, pas une protestation. C’est de l’action directe politique en vue d’une reconquête festive de l’espace public.

L’idée a d’abord été conçue par une personne, qui a fait rebondir l’idée sur d’autres cyclistes. L’importante communauté de coursiers à vélo de San Francisco a été recrutée principalement par le bouche-à-oreille, tandis que les navetteurs ont été rejoints par quelqu’un qui se tenait au milieu du quartier financier et distribuait des affichettes. Au début, le nom de l’événement était beaucoup moins attirant: Commute Clot, mais bientôt le nom de Critical Mass s’était établi.

Le nom Critical Mass vient du documentaire de Ted White « Return of the Scorcher » (Le retour du brûleur) où l’étiquette des croisements dans les grandes villes chinoises est discutée comme une question de masse critique : le trafic croisé attend d’atteindre une masse critique et ensuite pousse à travers, laissant le flux original du trafic s’arrêter et se construire jusqu’à atteindre son point de passage. Une fois par mois, les cyclistes deviennent une masse critique, remplissant 3-4 longs blocs de la rue Market Street de San Francisco à la fin de l’heure de pointe, et pédalant dans une zone de libre expression temporairement dépourvue de bruit de moteurs et de gaz à échappement.

Le changement de perspective si on participe à une Critical Mass avec beaucoup de participants est magnifique. C’est là, à vélo, qu’on se rend compte quelle grande proportion de nos espaces urbains est aujourd’hui dédiée aux voitures.

Le mouvement est devenu international et des masses critiques sont maintenant organisées en Amérique du Nord, Europe, Australie, Asie et Amérique Latine. L’ampleur des masses critiques peut varier d’une centaine à quelques milliers de participants dans chaque ville. Les masses critiques se déroulent en milieu essentiellement urbain. On estime qu’il y a actuellement plus de 300 villes où elles sont organisées. Ce mouvement se rattache aux mouvements environnementalistes et aux mouvements altermondialistes, notamment au mouvement Reclaim the streets.

Le mouvement existe aussi depuis 2002 à Luxembourg, rejoins la prochaine Critical Mass le 28 septembre à 18h30 à la Gëlle Fra, comme chaque dernier vendredi du mois !