Black lives matter : you can’t have capitalism without racism !

Black Lives Matter (« les vies des Noirs comptent ») est un mouvement militant afro-américain qui se mobilise contre la violence ainsi que le racisme systémique envers les Noirs. Les membres de Black Lives Matter organisent régulièrement des manifestations et se mobilisent contre les meurtres de personnes noires par des policiers.

Black lives matter : you can’t have capitalism without racism !

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Black Lives Matter (« les vies des Noirs comptent ») est un mouvement militant afro-américain qui se mobilise contre la violence ainsi que le racisme systémique envers les Noirs. Les membres de Black Lives Matter organisent régulièrement des manifestations et se mobilisent contre les meurtres de personnes noires par des policiers. Ils accordent une importance particulière au profilage racial, à la brutalité policière ainsi qu’à l’inégalité raciale dans le système de justice criminel des États-Unis.

Le mouvement est né en 2013 sur Twitter avec le hashtag #BlackLivesMatter, à la suite de l’acquittement de George Zimmerman, un Latino-américain coordonnant la surveillance du voisinage, qui avait tué l’adolescent noir Trayvon Martin en Floride.

Le racisme imprègne tous les pores de la société américaine. La police raciste multiplie les arrestations arbitraires et le harcèlement qui dérape trop souvent vers la brutalité et le meurtre. Au moins 193 personnes noires ont été tuées par la police rien qu’en 2016 ! Les politiques économiques racistes, privant les Noirs de l’accès aux bons emplois et au logement, durent depuis la fin de l’esclavage. L’inégalité raciale se perpétue dans le système éducatif en raison du manque d’écoles de qualité et de la montée en flèche des droits de scolarité et des coûts qui affectent de façon disproportionnée les Noirs. Et le système politique, par l’élimination des électeurs, la privation de droits, ainsi que le biais des médias, utilise le racisme pour soutenir cette société profondément inégale.

Tout cela n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est la prise de conscience croissante et la détermination croissante à lutter contre le racisme, en particulier au sein de la « génération millénaire » (18-35 ans). Au cours des deux dernières années, le mouvement Black Lives Matter, à travers des manifestations, des marches et des rébellions majeures à Ferguson et à Baltimore, a ébranlé la société américaine.

Prise de conscience

Grâce aux efforts des militants noirs et antiracistes, une prise de conscience contre le racisme s’est développée aux États-Unis. Un sondage récent indiquant une augmentation de 10% du soutien au mouvement Black Lives Matter (de 41 à 51%) démontre l’impact puissant de ce mouvement sur la société américaine. Les jeunes et la plupart des gens de la classe ouvrière sont scandalisés de l’oppression structurelle contre les Noirs et les autres personnes de couleur.

Cette détermination et la volonté grandissante de changer radicalement le système et de lutter contre le racisme sont une base solide pour construire un mouvement de résistance large contre la politique raciste, sexiste et antisociale de Donald Trump.

L’écrivain Shaun King, une des figures dominantes du mouvement, a déjà donné une impulsion dans cette direction en appelant à organiser une vague de boycotts économiques pour mettre fin à la brutalité policière et aux injustices raciales aux Etats-Unis. Le boycott était organisé à l’échelle nationale, et ciblait :

– des villes entières et des états, comme ce fut le cas en Caroline du Nord contre le projet de loi anti-LGBT ;

– des marques et des sociétés particulières qui s’assoient à l’oppression systémique et en tirent profit ;

– certaines marques et sociétés dont le siège est situé dans des villes et des États notoires pour la brutalité policière et la violence raciale, qui ne font rien ou presque pour s’y opposer ;

– des institutions particulières, y compris des banques, qui financent, informent, forment ou soutiennent autrement l’oppression systémique et la brutalité.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Black Lives Matter organise de grands rassemblements pour protester contre l’investiture et la politique de Donald Trump.

Pas de capitalisme sans racisme

«Vous ne pouvez pas avoir le capitalisme sans racisme.» C’est la conclusion à laquelle Malcolm X est parvenu après des années de lutte.

Fred Hampton, dirigeant des Black Panthers à Chicago expliquait que «Les masses appartiennent à ce que vous appelez la classe inférieure, et quand je parle des masses, je parle des masses blanches, je parle des masses noires et des masses brunes, et les masses jaunes aussi. Nous disons qu’on ne combat pas le racisme avec le racisme. Nous allons combattre le racisme avec solidarité. Nous disons qu’on ne combat pas le capitalisme par le capitalisme noir; On combat le capitalisme avec le socialisme. »

Le capitalisme est un système dans lequel 1% de la population vit dans le luxe grâce au travail des 99%. Les 10 dernières années de la Grande Récession poussé le système à ses limites. Un tel système, qui a si peu d’autorité sur tant de gens, a besoin d’outils brutaux pour diviser et gouverner les travailleurs. Il y parvient en développant, en injectant et en perpétuant une idéologie qui dit que certaines personnes sont plus précieuses que d’autres. Les idées de racisme, de rôles et de discriminations de genre, etc., servent à maîtriser toute la classe ouvrière.

Pour lutter contre le racisme, pour arrêter Trump et la droite, ainsi que les politiciens de Wall Street, il faudra continuer à développer ce mouvement et le relier à la construction d’un nouveau parti composé de travailleurs, des jeunes et des gens de couleur. Un parti des 99% qui défende les intérêts des classes populaires de toutes origines.

Kshama Sawant, du mouvement Socialist Alternative a montré la voie à Seattle en organisant la résistance contre la politique répressive et antisociale qui touche à la fois le Noirs et les travailleurs blancs, après avoir arraché une augmentation du salaire minimum à 15 dollars de l’heure. Elle a contraint le maire et le reste du conseil municipal à reculer. Elle était la seule socialiste dans un conseil de 9 élus. Cela montre clairement les possibilités qui s’ouvriraient si le mouvement avait des représentants indépendants dans les conseils municipaux, les législatures des États et le congrès.

Yes, we can !

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